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En sortant de l’excellente première de l’Idiote de Marcel Achard au Grand Point-Virgule, un ami sommelier m’a fait une réflexion très intéressante : « Au fond, un vaudeville, c’est comme un beaujolais. On retrouve la simplicité d’un vin de terroir. Et il y a du très bon comme du très mauvais. Le plus souvent, ça me laisse un goût de beaujolais villages, mais quand c’est fin et bien joué, ça peut être un vrai cru du beaujolais ! »
Vivement intéressé par ce dialogue entre les planches et la vigne, je lui ai demandé de continuer à commenter la pièce comme si c’était un vin : « Le bouquet est profond (comprendre : l’arôme Achard est persistant sur certaines répliques plus fines qu’elles n’en ont l’air). La bouche est rafraîchissante (la comédienne est délicieuse), attaque souple (exposition réussie), milieu de bouche dynamique (il y a du rythme) et finale savoureuse (on rit là encore). Une bonne amplitude, on a de la mâche (les personnages, la situation et les dialogues ont ce qu’il faut de profondeur pour éviter les rires gras). Puissance du terroir maîtrisée, bouche veloutée… Ça pourrait être un Côte-de-Brouilly. »
« C’est de la dentelle ! » nous disait Jean-Laurent Cochet, avec tout le muscle de sa mâchoire. J’ai apprécié comme lui les références multiples à notre cher La Fontaine. Du juge Sévigné, joué par l’impeccable Philippe Le Gars, jusqu’au détournement léger des Animaux Malades de la Peste. Belle écriture, distribution soignée, jeu simple et technique, voilà une pièce qui ne sent pas la banane !
Bonne dégustation : http://www.billetreduc.com/126303/evt.htm