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Saviez-vous qu’avant de devenir le musée du XIXème siècle, la Gare d’Orsay fut le théâtre de la Compagnie Renaud-Barrault pendant sept ans ?
Après avoir fait vivre entre autres le Théâtre Marigny, l’Odéon, le Théâtre Sarah-Bernhardt, l’Elysée-Montmartre et le Théâtre du Palais-Royal… c’est sous la verrière de la Gare d’Orsay que le célèbre couple-de-théâtre installe sa troupe.
En 1973, Jean-Louis Barrault négocie une surface de 2000 mètres carrés avec la SNCF et dirige la construction du théâtre avec « une pléiade d’artisans-camarades ».
L’architecture est la synthèse des expériences internationales de la compagnie, qui a joué dans des théâtres antiques, des théâtres à l’italienne, à l’allemande, sous des chapiteaux… Ils construisent :
L’histoire du théâtre n’est autre que l’histoire d’un rond [i].
Le Théâtre d’Orsay reçoit rapidement du monde, tout de même quelques 300 000 personnes par saison… Mais en 1979, le théâtre est détruit pour laisser la place au Musée d’Orsay et la troupe doit trouver un autre lieu. Le gouvernement propose de reloger les artistes à Bercy et voici ce que Barrault répond :
Si vous nous mettez à Bercy, comme mon théâtre est démontable, je le démonte, je le porte place de la Concorde, et je le brûle à votre santé !
Ils déménagent finalement de l’autre côté de la Seine dans feu le Palais de Glace, ex-patinoire en chantier que Barrault voulait déjà transformer en « théâtre mobile » à la fin des années 40, et qui va devenir le Théâtre du Rond-Point. On remonte la charpente du chapiteau du Théâtre d’Orsay sous la rotonde du pavillon et en mars 1981, la nouvelle scène est ouverte pour accueillir L’Amour de l’amour, une autre création de la compagnie. L’aventure durera encore une décennie jusqu’en 1991, trois ans avant la disparition des deux inséparables. Aujourd’hui encore, la grande salle du Rond-Point s’appelle la Salle Renaud-Barrault.
Concluons par cette phrase de l’écrivain et journaliste François Nourissier qui déclara à propos de Jean-Louis Barrault, au lendemain de sa mort :
De n’importe quel lieu du monde, il eût fait un théâtre.
Et voilà une vidéo d’archive où Madeleine Renaud et son époux parlent avec émotion de leur Théâtre d’Orsay :
[i] Barrault, « Histoire d’un rond », in Comme je le pense, Gallimard, Paris, 1975, p. 169-171
Pingback: Les Histoires Cachées du Musée d’Orsay | History of Paris _2019
« le mot du jour » attribué ici à Louis Jouvet me semble être un élément du magnifique texte sur le théâtre dit par Léchy Elbernon, personnage de l’Actrice, dans « L’Echange » de Paul Claudel
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C’est ce qui est précisé dans l’article : https://compagnieaffable.com/2015/05/27/mot-du-jour-lhomme-sennuie-et-cest-pour-cela-quil-va-au-theatre-louis-jouvet/
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