C’est notre premier Festival d’Avignon alors on partage avec vous nos joies et nos galères ! Premier épisode : l’affichage.

En deux heures, la ville est recouverte par des milliers d’affiches. Certains passent par des équipes de professionnels chevronnés, d’autres emploient des étudiants plus ou moins productifs, et si vous souhaitez vous occuper de l’affichage vous-mêmes, voilà quelques bonnes et mauvaises idées !

Mauvaise idée : empaqueter 60 kilos d’affiches et de flyers dans une valise à roulettes, dont les roues cèdent au bout de cinq mètres. Et oui, il n’y a pas de chariots à la gare de Marne-la-Vallée et je dois demander l’assistance d’un autre passager pour traîner le sac jusqu’au train. Le lendemain, on arrive en retard au filage technique parce qu’on a cassé une deuxième valise à roulettes avec le poids des affiches. Premier conseil : prenez un diable !

Mauvaise idée : s’asseoir sous un platane pour déjeuner à l’ombre sans vérifier que des pigeons ne sont pas en fin de digestion au-dessus de vous.

Mauvaise idée : venir sans sac à dos, déchirer des sacs plastique et renverser leur contenu sur la route.

Mauvaise idée : apporter du fil de fer pour attacher les affiches alors que c’est interdit et devoir acheter 20 bobines de ficelles au dernier moment.

Mauvaise idée : ne pas avoir préparé les affiches à accrocher, avec des trous dans les coins et au milieu (selon l’accrochage), ainsi que de la ficelle passée dans les trous tout prête à être nouée.

Mauvaise idée : oublier de prendre une agrafeuse. Et le lendemain : prendre l’agrafeuse mais oublier de prendre les agrafes.

Mauvaise idée : laisser les affiches sur la route car certains riverains sont hostiles au Festival et n’hésiteront pas à rouler sur vos pieds de saltimbanques.

Mauvaise idée : laisser son vélo en plein cagnard et entendre son pneu éclater au soleil.

Bonne idée : je sais c’est interdit, mais commencer un peu avant l’heure officielle de début de l’affichage…

Bonne idée : attendre la fin de la ruée de l’affichage, de 18h à minuit. C’est beaucoup plus calme, il fait moins chaud et vous pouvez ruser en vous greffant sur d’autres affiches et même profiter de leur rigidité si les vôtres ne sont pas cartonnées.

Bonne idée : faire plusieurs formats d’affiches pour trouver une place facilement.

Bonne idée : utiliser la technique de « la corde à linge » (rien à voir avec la prise de catch). Tendre une ficelle et « étendre » dessus des paires d’affiches reliées par le haut. Puis agrafer les affiches par le bas. On est particulièrement fiers de cette guirlande tendue contre un mur rue Guillaume Puy grâce à une pyramide humaine !

Bonne idée : prendre un escabeau ou une échelle pour accrocher en hauteur. Voilà comment on galère sans :

Et voici ce qu’on peut faire avec une échelle :

Et faire quand même attention parce qu’on a  vu un type tomber d’un arbre en hurlant…

Bonne idée : ne pas recouvrir tout un espace avec vos affiches ou vous pourriez être victime de l’arrachage jaloux réservé à ceux qui s’arrogent l’exclusivité d’une paroi.

Bonne idée : garder des réserves en cas de catastrophe naturelle. En 2014, un orage a balayé les affiches après 2 jours seulement…

Bonne idée : employer des journaliers sri lankais parce qu’ils ne coûtent pas trop cher et que l’affichage c’est sacrément chiant !

Moralité : préparez bien l’affichage parce que C’EST LA GUERRE !