La Compagnie Affable

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Apéro avec la troupe d’Entrée Plat Dessert

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Cette semaine, on a pris l’apéro avec des camarades du Funambule Montmartre qui jouent dans une création originale intitulée Entrée Plat Dessert. Alexis Bloch, Niko Ravel, Anne Seigneurioux et Sandra Desz nous ont raconté leur parcours théâtral et quelques secrets de coulisses !

Bonjour à tous les quatre, est-ce que vous pouvez nous raconter comment vous êtes tombés dans le théâtre ?

Alexis : C’est une vieille passion. Je lisais beaucoup et j’allais au souvent au théâtre dans ma prime jeunesse. Je me souviens notamment d’une représentation de Bérénice avec Carole Bouquet et Lambert Wilson, qui a été mon premier choc théâtral. Un jour, mon père m’a offert un stage de théâtre au cours Florent. Ça s’est vraiment bien passé et, à l’issue de ce stage, on m’a proposé d’intégrer la formation. J’ai eu la chance d’assister un professeur dès la première année puis, en sortant de l’école, on m’a proposé de devenir prof pour les ados. Maintenant, j’y anime des ateliers d’impro pour les adultes.

Niko : C’est un concours de circonstances ! Il y a quelques années, je vivais au Chili. Un jour, quelqu’un m’arrête dans la rue pour me proposer des petites rôles dans des telenovelas – les séries télé locales. Comme je parlais pas espagnol, je me suis dit que c’était l’occasion d’apprendre. L’espagnol, hein, pas la comédie, parce qu’ils jouent de manière… très particulière, pour rester poli. Quand je suis rentré en France, en pleine période de crise, j’ai eu du mal à trouver du boulot dans le marketing, alors je me suis dit que j’allais essayer le théâtre. Je suis entré au cours Florent, où j’ai rencontré Alexis, et puis j’ai complété ma formation avec une année au Studio Muller.

Entrée Plat Dessert.jpgSandra : Ma prof de CE2 a conseillé à ma mère de me mettre au théâtre parce qu’elle me trouvait « trop timide ». J’ai commencé le théâtre très jeune au Conservatoire de Saint-Quentin-en-Yvelines, j’ai continué aux ateliers jeunesse du cours Florent, et, puis j’ai fait trois ans de formation professionnelle là-bas. Ça a commencé comme une « thérapie » et c’est devenu ma vie. Depuis que j’en fais, je n’ai jamais eu envie de faire autre chose !

Anne : Je faisais des études d’histoire de l’art mais aucun métier de la filière ne me plaisait. Ma mère m’a dit : « Et pourquoi tu n’essaies pas le cours Florent ? Tu chantes, tu danses… » C’est vrai qu’au départ je voulais jouer dans des comédies musicales. Du coup, j’ai fait un stage de comédie musicale chez Florent, puis j’ai continué avec la formation théâtrale. A vrai dire, je m’épanouissais surtout dans les cours de chant et de danse, et, à partir de la deuxième année, j’ai commencé à prendre du plaisir dans le jeu. Une petite blessure m’a obligé à abandonner la danse, et c’est comme ça que j’ai glissé définitivement vers le théâtre !

Comment est née cette pièce ?

Alexis : En fait, je me suis lancé un défi : je me suis donné 48 heures pour écrire une pièce. Pendant un week-end, je me suis pressé le citron pour développer une trame, des personnages et des dialogues. Et c’est cette base que nous avons utilisée pour faire des lectures à quatre. On a longuement discuté ensemble des personnages, de leur parcours et de leurs relations. J’ai signé la pièce, mais, en fait, c’est une création collective. Tout le monde a fait des propositions de texte, de mise en scène… Je n’ai été qu’un « chef de projet ».

Est-ce que c’est une pièce où l’on rit ? 

Alexis : C’est justement la grosse surprise de cette pièce ! On a été très déstabilisés aux premières parce qu’on a eu des fous rires…

Anne : Alors qu’on se disait en répétitions qu’on allait plomber l’ambiance !

Sandra : On était complètement passés à côté d’un aspect comique cruel, cynique…

Niko : L’avantage avec cette pièce, c’est que si les gens rient, c’est super ; et s’ils ne rient pas, c’est normal, puisque c’est un drame ! (rires)

Entrée Plat Dessert Funambule Montmartre.jpg

Je ne gâche pas le suspense alors ! Chacun se fera son opinion. Est-ce que vous pouvez me citer une scène de théâtre qui vous inspire ?

Sandra : La scène de rupture entre Axel et Bertha dans Camarades de Strindberg. C’est une scène très intense que j’ai adorée travailler en cours !

Anne : Dans Le Dépit amoureux de Molière, la scène où Marinette et Gros-René s’engueulent puis se rabibochent, ça c’est le théâtre que j’aime !

Niko : Dans Trahisons de Pinter, il y a une scène entre le mari et sa femme, qui a reçu une lettre de son amant. Rien n’est dit, c’est plein de sous-entendus, il n’y a rien en surface, tout est en profondeur, c’est vraiment agréable à regarder ou à jouer !

Alexis : (il se lance) « Ah ! Cruel, est-il temps de me le déclarer… ! » Ce passage-là de Bérénice (Acte IV, scène 5) est magnifique !

Une scène de cinéma ?

Anne : Le départ de Guy dans Les parapluies de Cherbourg de Jacques Demy. C’est chanté, c’est beau, c’est déchirant !

Niko : Dustin Hoffman qui parle de « style » dans Confidence de James Foley : « Sometimes, Jake, style can get you killed… »

Sandra : Dans La Vita è bella, quand Roberto Benigni fait semblant de jouer à un jeu dans le camp de concentration. Cette scène est bouleversante.

Alexis : La mort d’Ed Harris dans The Hours ! J’ai le droit de dire Le Nom des gens, aussi ?

Comme il est l’heure d’aller planter le décor pour vous, on va passer directement au « mot de la fin ». Un mot, un mot d’auteur, une maxime personnelle… qui vous inspire ?

Alexis : Il y a une phrase de Jean Valjean que j’aime bien : « N’être pas écouté n’est pas une raison pour se taire. » J’ai le droit d’en mettre une autre de Sénèque ? (rires) 

Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elle sont difficiles.

Sandra : Dans le même genre, je crois qu’elle est de Confucius celle-là : « Choisis un travail que tu aimes et tu n’auras pas à travailler un seul jour dans ta vie. »

Anne : Je ne sais pas de qui c’est, mais j’aime beaucoup cette phrase : « La rose n’a d’épines que pour celui qui veut la cueillir ».

Niko : Avoir un plan. D’un autre côté, je dis ça, mais j’en ai pas… (rires)

Allez, la question surprise, combien de fois vous vous êtes mis à poil au cours Florent ?

Alexis, visiblement le seul à s’être dénudé : Une fois, en troisième année. Mais je tiens à préciser que c’est moi qui ai choisi, personne ne m’y a obligé et c’était complètement justifié. C’était une scène de Barnie et ses petites contrariétés dans laquelle je couchais avec quelqu’un, et qu’on travaillait pour un module intitulé « le théâtre et l’intime ».

Je remercie Alexis Bloch, Niko Ravel, Anne Seigneurioux et Sandra Desz pour cet interview qu’ils m’ont consacré juste avant de passer à table ! Entrée Plat Dessert se joue jusqu’en avril au Funambule Montmartre. Si l’interview vous a mis en appétit, vous pouvez prendre vos places ici !

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