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Ce Soir sur Seine : des recos théâtre sur Messenger !

Logo Ce Soir Sur SeineVous avez du mal à choisir une pièce dans la jungle des spectacles parisiens… ? Lou Lefèvre a créé un chatbot qui vous envoie des suggestions de sorties théâtrales directement sur votre téléphone ! Je l’ai rencontrée pour qu’elle me raconte la genèse de cet outil 2.0, qu’elle a baptisé Ce Soir sur Seine

VM : Bonjour Lou, est-ce que tu peux nous expliquer ce que c’est que ce chatbot… ? 

LL : En fait, un chatbot c’est comme un ami virtuel qui fonctionne via Facebook Messenger. C’est un robot qui simule une conversation. Il suffit d’ouvrir Messenger sur ton téléphone et de taper « Ce soir sur Seine » dans la barre de recherche. Quand tu cliques sur le résultat « Ce Soir sur Seine », une fenêtre de chat s’ouvre, avec deux options : « Choisir une pièce », qui va te permettre d’entrer quelques critères de sélection, pour obtenir une recommandation personnalisée ; et « S’abonner au Coup de Coeur du Dimanche », pour recevoir mon coup de coeur de la semaine.

VM : Rassure-moi, ce n’est pas toi qui réponds directement aux gens sur Messenger… ?

LL : Non, non, heureusement (Rires.) (Lou rit tout le temps.) ! Moi je ne fais « que » alimenter le catalogue de spectacles, dans lequel le chatbot va chercher les recommandations qu’il envoie aux utilisateurs.

VM : Et quels critères on peut entrer pour avoir une suggestion personnalisée ?

LL : Soit, tu choisis parmi une des 5 catégories de spectacle – « Back to Classics », « Comédie Club », « Scènes de vie », « Coup de théâtre » ou « Petit Budget Grand Jeu » – et le chatbot te fait une liste de recommandations. Soit tu cliques sur « Sur Mesure », et le chatbot te demandes si tu veux « Rire », « Frémir », ou « Réfléchir », puis avec qui tu vas au théâtre – entre amis, en famille, en couple, ou tout seul – avant de te recommander une pièce qui répond au mieux à tes deux critères.

> Une petite vidéo explique tout ça très bien sur la page Facebook Ce soir Sur Seine

ScreenshotVM : Et tu as vu toutes les pièces que tu recommandes ?

LL : Oui, c’est la règle, je ne mets que des pièces que j’ai aimées. Si je sors déçue d’un spectacle, je n’en parle pas, c’est tout.

VM : Tu vas combien de fois au théâtre par semaine ? Parce qu’il en faut des sorties pour envoyer un Coup de Coeur toutes les semaines…

LL : Je vais voir 3 ou 4 spectacles par semaines.

VM : Et comment tu choisis tes sorties ? Tu utilises un autre chatbot ?

LL : Ah ah ! Non, je suis surtout la programmation de certains théâtre, l’actualité de metteurs en scène ou de comédiens.

VM : Et tu as imaginé ce chatbot pour les autres, alors ?

LL : En fait, comme je vais très souvent au théâtre, et que j’organise chaque mois une sortie avec mes collègues (ndlr: Lou travaille à mi-temps dans un une agence de conseil en innovation), je reçois presque tous les jours un message me demandant une recommandation de sortie. Et un jour, un ami m’a dit : « Mais pourquoi tu crées pas quelque chose pour partager ta passion ? Ça t’évitera de répondre à tous ces messages ! » (Rires.) Alors, on a réfléchi ensemble à la forme que ça pourrait prendre : newsletter, blog, podcast… Et il m’a fait découvrir cette histoire de chatbot, que j’ai trouvée très adaptée à ma génération. J’espère que ça va dépoussiérer pour certains l’image vieillotte et inaccessible du théâtre !

VM : Et comment tu fais pour envoyer le Coup de Coeur de la semaine si aucun des spectacles que tu es allée voir ne t’a plu cette semaine-là ?

LL : Ah oui, c’est déjà arrivé deux fois ! Mais j’ai été très honnête. La première fois, j’ai demandé conseil à un ami, et j’ai précisé aux utilisateurs que c’était « le coup de cœur d’Emmanuel ». Et une autre fois, j’ai envoyé un message le dimanche, comme d’habitude, en expliquant : « j’ai écumé écumé les théâtres parisiens mais cette semaine je n’ai pas eu de coup de cœur », avec un émoji pleurs…

VM : J’ai oublié de préciser qu’en plus d’être une boulimique de théâtre, tu étais comédienne. Est-ce que tu peux nous dire quand est née cette passion de la scène ?

Lou Lefèvre

LL : Ah, très tôt ! J’ai commencé en 3ème, quand j’étais en Afrique, à Bamako. Avec des camarades de 7 à 77 ans, on a monté une troupe très métissée. Pour te dire, on était dirigés par une metteuse en scène lituanienne mariée à un Malien ! On répétait dans son jardin le soir. Et le premier spectacle qu’on a créé, c’était une adaptation de Huit Femmes de Robert Thomas. En plus, ma tante habite à Avignon, et pendant mes grandes vacances en France, je remettais le couvert au Festival ! (Rires.)

VM : Et tu es revenue en France pour faire du théâtre ?

LL : Pas exactement… Après le lycée, j’ai laissé mes parents en Afrique pour faire une école de commerce en France, avec l’idée de travailler plus tard dans une organisation culturelle internationale. Et, en fait, à l’issue d’un stage d’été au cours Cochet, j’ai passé une petite audition qui validait ou non l’accès au cursus professionnel. Je passais un monologue extrait de Louison de Musset, et, on m’a donné un petit papier tamponné, qui me donnait accès à cette formule pro. Tout d’un coup, face à ce petit papier, je me suis dit : « c’est possible, j’ai le droit… » Ç’a été un vrai déclic pour moi. Je n’ai pas réfléchi longtemps. J’ai appelé mes parents pour leur expliquer que je suivrai les cours du matin chez Cochet en septembre-octobre, et que je chercherai du travail l’après-midi… Le 1er novembre, au plus tard, j’aurai un CDI… Évidemment, je n’ai jamais trouvé le temps de postuler, et je suis restée deux ans au cours (Nouveaux rires.) ! Après ça, je me suis rendu compte que j’avais besoin de travailler le répertoire contemporain et de découvrir une approche plus corporelle. Alors, je suis entrée dans un Conservatoire.  Et paf, deux ans de plus ! (Rires.)

VM : Question qui devrait intéresser les apprentis-comédiens, comment tu as trouvé tes premiers projets de théâtre ? 

LL : C’est d’abord un ami de chez Cochet qui m’a fait rencontrer Marie-Caroline Morel, une jeune metteuse en scène qui montait Traits d’Union. Le courant est bien passé, et, un an plus tard, j’ai joué avec cette joyeuse troupe à l’Essaïon. Et c’est dans ce même théâtre que j’ai rencontré le metteur en scène d’Oncle Vania, qui cherchait une comédienne. Et là, pour le coup, j’ai passé mon premier vrai casting professionnel ! 3 tours d’auditions, au bout desquels j’avais déjà travaillé toutes les scènes du personnage ! J’ai eu la chance d’être prise pour le rôle, et j’ai rejoint l’équipe de février à mai, toujours à l’Essaïon, qui est devenu mon repaire ! (Rires.)

VM : Vous allez jouer la pièce au Festival d’Avignon, je crois ?

LL : Oui, on sera au théâtre des Corps Saints à 17h45.

VM : Et tu vas faire de la pub pour Oncle Vania sur ton chatbot ?

Ce Soir sur SeineLL : Bien sûr que oui ! Je l’ai déjà mise en coup de cœur du dimanche, en précisant bien sûr que c’était un « coup de cœur un peu de coup de pub ! » (Rires.) Et, oui, pour le Festival d’Avignon, je prépare évidemment, un volet spécial dans le chatbot !

VM : Tu vas avoir le temps entre les représentations et la distribution de flyers ???

LL : Je vais le trouver ! (Rires.) De toute façon, je ne peux pas aller au Festival sans aller voir des nouveaux spectacles, ce serait une torture !

VM : Est-ce que tu prévois d’autres innovations à la rentrée pour Ce Soir sur Seine ? 

LL : Je vais essayer de développer des fonctionnalités d’échange pour recueillir des coups de coeur d’utilisateurs et leurs impressions de spectateurs, histoire de passer du « moi je » à une véritable communauté de curieux !

VM : Et, chatbot mis à part, on pourra te voir sur une scène parisienne la saison prochaine ?

LL : Je suis en train d’écrire un seul-en scène qui raconte mon départ de France et mon arrivée en Afrique à huit ans. C’est un spectacle tout public, qui est mis en scène par une amie du Conservatoire, et dont je vais jouer une première version le 20 juin devant deux classes de CM1, dans une école du XXème arrondissement. Qui sait, peut-être que ça plaira à un programmateur !

VM : Comment s’appelle ce spectacle ?

LL : Tarmacadam.

VM : Tarmacadam… ?

LL : Oui, c’est le nom complet du tarmac, surface en dur de circulation et de stationnement des avions dans un aéroport… mais, là, je suis en train de dévoiler le début du spectacle ! 

Merci à Lou Lefèvre pour cet entretien. Vous pouvez trouver Ce Soir sur Seine directement dans Facebook Messenger, sur votre mobile ou sur votre ordinateur, en cliquant sur ce lien.  Et pour ceux qui passeraient au Festival d’Avignon en juillet, n’hésitez pas à aller voir Oncle Vania au Théâtre des Corps Saints, dans une mise en scène vivante et précise, servie par des comédiens de talent ! 

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Cette entrée a été publiée le 8 juin 2018 par dans Interviews, Théâtre, et est taguée , , , , , , , , , .
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