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Voilà un poète qui n’a pas sa langue dans sa poche ! Apollinaire alterne la forme impersonnelle soutenue « Il me souvient… » (déjà vue sous le pont Mirabeau) avec ce mot d’argot tout cru. Je vous laisse découvrir dans le poème érotique ci-dessous le sens à peine caché de « moniche»…
Ma queue éclatait sous tes lèvres
Comme une prune de Juillet
La plume au vent qu’on taille en rêve
N’est pas plus folle je le sais
Que la volage aux amours brèves.
Il me souvient de Félicie
Que je connus le jour de Pâques
Et dont la moniche roussie
S’ouvrait en coquille Saint-Jacques
De septembre à la fin Avril.
Il me souvient de la donna
Qui faisait l’amour en cadence
Et dont la figue distilla
Un alcool d’une violence…
Mais je ne vous dis que cela.
Guillaume Apollinaire, Poésies libres