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Bettina Rheims compose avec des panthères. Actrices, mannequins, effeuilleuses professionnelles, transsexuels… Elle laisse éclater la féminité sans peur des rougeurs habituellement gommées à coups de Photoshop. En s’approchant, on surprend même un poil disgracieux dans une narine de naïade. La lumière se resserre sur le sujet en chair. Les murs pastel et les canapés défraîchis sont un écrin pour le modèle. Ce n’est ni criard, ni provocateur, ni militant, il se produit dans ses clichés comme un « effacement éclatant ».
La photographe saisit souvent l’étrangeté quotidienne dans une pose, une moue, une bulle de chewing-gum… Parfois, c’est un clin d’œil à la peinture (Joconde, Ophélie, memento mori… etc). Elle détourne les codes de son art avec beaucoup de dérision, comme en témoigne une série de portraits d’animaux empaillés (« Poney décoiffé », « Colombe de dos »…) ou ce titre-trouvaille « Autoportrait de Valeria Golino par moi-même ». Bref, ça change des magazines !
Rétrospective Bettina Rheims à la Maison Européenne de la Photographie. Jusqu’au 27 mars 2016.