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Troisième jour de notre aventure au Festival d’Avignon OFF 2016 : « La Générale »
8h : Le mistral souffle avec insistance derrière l’unique store du studio. Ça piaule velu, comme dirait mon père. Je ne suis ni véliplanchiste ni nez chez Lancôme, mais ça sent mauvais pour les affiches…
8h15 : Je torture le cadavre encore chaud d’un moustique dans le lavabo.
9h : Je m’entraîne à imiter Christophe Maé, porte ouverte, pour faire un courant d’air, tandis que Guillaume répète sous la douche. A priori, c’est bon, les voisins ne viendront jamais au spectacle…
10h30 : Un SDF aperçoit l’affiche que je porte comme une cuirasse et me lance, goguenard, une punchline de Booba : « Que des numéros 10 dans ma team ! » (Puisqu’on vous dit que le rap est le seul genre poétique encore capable de descendre dans la rue…) Il enchaîne : « Nique ta fondation de merde, j’préfère sauver les animaux » (92i Veyron) ; celle-ci est un peu moins raffinée, je vous le concède, mais la révolte prend parfois le pas sur la dentelle quand on fait la manche.
11h : Cette fois, c’est un jeune metteur en scène qui avise mon plastron vert. Et pour cause, il propose une version hip-hop des Fourberies de Scapin.
11h30 : Les Mauvais Élèves nous ont gentiment convié à la répétition générale de leur création « Les Amoureux de Shakespeare » à La Condition des Soies (qu’ils jouent en alternance avec « Les Amoureux de Marivaux« ). Grosse marrade sous la coupole. La troupe revisite Le Songe d’une nuit d’été dans une mise en scène de Shirley et Dino qui mêle commedia et standards pop anglo-saxons. Voilà une pièce fraîche et énergique qui devrait ravir le public d’Avignon !
15h : Sans doute déçu par la chaleur de notre nid douillet, mon partenaire s’offre un sauna… Ça hydrate les cordes vocales, me dit-il. Il revient une demi-heure plus tard, ruisselant de sueur, et m’annonce : « Je crois que j’ai confondu hammam et sauna… »
17h30 : Début de la parade. Cette année, il est interdit de tracter (ndlr : distribuer des tracts). Comme on n’a pas de ballons gonflables de 30 mètres (cf. vidéo ci-dessous), je ne vois pas bien l’intérêt de défiler sous le cagnard pour amuser une galerie de touristes coréens infoutus de réciter La Cigale et la Fourmi…
Arrivée de la grande parade des compagnies du #OFF16 place de l’Hôtel de Ville d’@VilleAvignon ! pic.twitter.com/Pm4MleeYFd
— Festival OFF Avignon (@avignonleoff) 6 juillet 2016
18h : J’achète un maillot de bain pour économiser des caleçons. (J’aurais dû le mentionner dans notre dossier de candidature pour le Prix Tournesol…)
20h : Répétition générale ouverte au public. Pas un flyer distribué dans la journée, aussi on est contents de trouver 7 spectateurs dans la salle (il paraît que c’est la moyenne par spectacle sur toute la durée du Festival). J’espère qu’ils n’applaudissent pas parce que c’était gratuit… Non, ça va, on dirait de vrais sourires.
21h30 : Petit coup de fourchette mérité au coin de la Rue du Bon Martinet. Un beau symbole avant d’attaquer le marathon masochiste qui nous attend…
Quatrième épisode : « Tracteur masochiste »