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Vous voulez jouer un spectacle à Paris, mais vous ne savez pas comment trouver un théâtre ? Voici quelques conseils et informations utiles pour trouver un lieu adapté à votre production, en évitant les difficultés financières et les désillusions !
1. Première étape : trouver une salle qui correspond à votre spectacle.
2. Deuxième étape : choisir une programmation convenable
Une fois que vous avez identifié un lieu qui vous plaît sur le papier, vous pouvez contacter le responsable de la programmation afin d’en apprendre plus sur les modalités d’une éventuelle exploitation. Et vous allez découvrir… qu’il existe autant de formules différentes qu’on trouve de théâtres à Paris ! D’ailleurs, certains gérants n’hésitent pas à profiter de ce flou commercial, ainsi que de l’inexpérience et de l’enthousiasme des jeunes compagnies, pour proposer des conditions de programmation inacceptables… Voilà donc quelques informations qui vous éviteront d’être mangés tout cru !
A. Vous voulez jouer moins de six dates
Si vous cherchez seulement quelques dates pour un show-case, les théâtres proposent généralement une location. Ils mettent alors à disposition leur salle pour un prix fixe par représentation. Attention, les théâtres raisonnent en hors-taxe (H.T), et vous paierez un prix TTC. Pensez bien à ajouter le montant de la TVA (20%) au prix de la location H.T. En fonction du lieu, vous pourrez peut-être négocier de payer tout ou partie de la location après avoir encaissé quelques recettes.
En outre, sachez que toutes les locations n’incluent pas les mêmes prestations : mise à disposition ou non d’un régisseur, billetterie, bar… Il est parfois bien commode de pouvoir compter sur le régisseur du lieu, assurez-vous donc que ce service est compris dans la location, ou, à défaut, qu’il n’est pas surfacturé. Pour la billetterie, en revanche, vous avez tout un tas d’options en ligne qui vous permettent une gestion indépendante (liste des spectateurs imprimable…etc.).
B. Vous voulez jouer plus de six dates
NB : Attention, pour plus de six dates en un an, votre compagnie devra obtenir une licence d’entrepreneur de spectacles. Quand vous traiterez avec les théâtres, il faudra que cette licence soit, au minimum, en cours d’obtention. Prenez-y vous bien à l’avance, car la DRAC n’étudie les candidatures que 3 fois par an, et il faudra envoyer votre dossier complet bien en amont des dates de commission.
Pour une programmation longue, les théâtres peuvent proposer des formules de co-réalisation qui comprennent : un partage de recettes avec ou sans minimum garanti. Mais avant de parler des conditions financières, il convient de se pencher sur quelques détails pratiques qui ont leur importance :
Essayons maintenant de clarifier un peu les modalités financières proposées dans le cadre d’une co-réalisation. Dans la majorité des cas, les théâtres parisiens demandent un minimum garanti. C’est une sorte d’assurance de recettes minimum demandée par le lieu. Il s’agit d’un montant dû pour chaque représentation, et ce, quels que soient le nombre de spectateurs et les recettes atteints par votre pièce. Il arrive que certains théâtres ne demandent le paiement du minimum garanti qu’à hauteur des recettes réelles (si les recettes n’atteignent pas le montant du minimum garanti, le théâtre ne gardera que le montant des recettes), mais c’est rare. Et, même dans ce cas, faites bien attention ! Car souvent, le théâtre ne considère pas les recettes date par date, mais il calcule le total des recettes du mois : si ce montant atteint au moins la somme des minimums garantis dûs sur la période, vous paierez alors plein pot pour chaque représentation (même si, date par date, vous n’avez pas toujours atteint seuil du minimum garanti). Vérifiez donc bien la méthode de calcul du minimum garanti !
Surtout, ne vous engagez pas si votre compagnie ne peut assurer le paiement des minimums garantis ! En jouant plusieurs fois par semaine, la somme peut vite atteindre un chiffre énorme ! D’ailleurs, vous le verrez tout de suite, puisque la plupart des théâtres demandent un acompte, correspondant souvent au total des minimums garantis dû pour le premier mois d’exploitation. Dans ce cas, la compagnie devra donc avoir suffisamment de trésorerie au départ (ex : pour un minimum garanti de 300 € TTC et 4 dates par semaines, vous devrez peut-être avancer 4800 €). En fonction du lieu, vous pourrez peut-être négocier de ne payer qu’une partie de l’acompte demandé.
Après ce premier acompte, les lieux retiennent ensuite le montant des minimums garantis sur les recettes générées par le spectacle. Mais, attention, cela ne veut pas dire que vous n’aurez rien à payer à la fin du mois ! Car si le montant total des recettes du mois est inférieure à la somme des minimums garantis, la compagnie devra verser au théâtre la différence ! (Sauf si, le théâtre calcule date par date, et ne retient que le montant des recettes réelles, comme expliqué ci-dessus.)
Dans la majorité des cas, le minimum garanti est assorti d’un partage des recettes. Exemple : les premiers 200 € de recettes vont au théâtre, au titre du minimum garanti, et, au-delà de 200 € de recettes, le théâtre récupère 70%, et la compagnie 30%. Bien qu’il n’y ait pas de règles en la matière, on devrait normalement avoir le mouvement suivant : plus le minimum garanti est bas (plus le théâtre prend de risques financiers), plus la part des recettes réservée au théâtre sera élevée. Et inversement. En toute logique, le montant du minimum garanti devrait être inférieur au montant d’une location.
Parfois, le partage s’effectue avec deux minimums garantis : un premier montant est réservé au théâtre, un second pour la compagnie, et au-delà de la somme de ces deux minimums garantis, on fait un partage des recettes selon un certain pourcentage. Exemple : les premiers 200 € de recettes vont au théâtre, puis les 200 € suivants vont à la compagnie, et, au-delà de 400 € de recettes, le théâtre récupère 60%, et la compagnie 40%.
Certains lieux, mais c’est très rare à Paris, ne vous demandent pas de minimum garanti. Ils effectuent un partage des recettes à l’issue des représentations. Ex : 50% pour le lieu, et 50% pour la compagnie. C’est évidemment le fonctionnement le plus commode pour les petits producteurs, puisqu’ils n’ont rien à avancer. Mais c’est aussi une grosse prise de risques pour le théâtre. Et on ne retrouve la formule du 50/50 que dans des lieux gérés par des passionnés !
Enfin, certains lieux peuvent demander à la compagnie un investissement publicitaire minimum, ou, a contrario, assurer des dépenses de communication (bannière BilletReduc, affiches dans le métro…). Mais, en général, quand le lieu engage une dépense, cela se ressent dans le montant du minimum garanti et/ou dans le partage des recettes, car on n’a rien sans rien…
Vous voyez qu’avec cette offre parisienne abondante et peu transparente, il est plus sage de contacter plusieurs théâtres et de faire des simulations financières comparées, en gardant bien à l’esprit les atouts des créneaux et des lieux proposés. Encore une fois, ne vous précipitez pas avant de signer : les exploitants de salles peu scrupuleux se nourrissent de votre impatience… ! M**** à vous !