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Walt Whitman (Bryan Cranston), alias Heisenberg, dans Breaking Bad.
Badass. On voit fleurir sur les réseaux cet adjectif importé tout droit des Etats-Unis. Pas besoin de voyager très loin pour retrouver son étymologie anglaise, qui combine bad et ass. Mais pouvez-vous donner une définition précise de cette épithète à la mode… ?
En argot moderne américain, badass qualifie quelqu’un ou quelque chose de vraiment impressionnant, d’excellent, « qui déchire » (selon WordReference). Cette acception récente et synonyme de swag provient d’un premier sens, désignant au départ une attitude de « dur à cuire » (tough guy, outre-Atlantique), un comportement intransigeant et violent. D’ailleurs, l’emploi de cet adjectif est souvent associé aux personnages de films et de séries d’action. Exemples typiques : Tyler Durden dans Fight Club, Walter White dans Breaking Bad, Beatrix Kiddo dans Kill Bill, à peu près tout le monde dans Game of Thrones... etc.
Attention, toutefois : un badass n’est pas exactement un bad guy ! Comme les mauvais garçons (bad boys, dans le texte), les badasses semblent jouir d’une certaine complaisance. Notre fascination pour leur puissance serait justifiée par des valeurs inscrites dans un code d’honneur, à la manière des héros Marvel, ou encore, par un projet légitime (et jouissif) de vengeance sur le patriarcat. À lire certains commentaires, on dirait même que la badasserie se transmute peu à peu en charisme de moine-soldat…
Bref, on peut mettre plus ou moins de moralité, ou plus ou moins de cool, derrière ce terme, il reste cependant attaché à la force pure et à l’affirmation violente de soi. D’où l’importance de ne pas le confondre avec le mot français badasse, qui désigne, lui, une jolie petite plante, un arbrisseau chétif dont les fleurs blanches nourrissent les papillons…
Walter White (Bryan Cranston) fait le Pinkman.